Le 15 Novembre dernier, le Maroc inaugure la nouvelle LGV reliant Tanger à Kénitra. En présence du roi du Maroc, Mohammed VI, et du Président de la République Française, Emmanuel Macron, le Maroc devient le premier pays Africain à découvrir le transport ferroviaire à Grande Vitesse. L’Afrique était jusqu’à présent, avec l’Océanie, le dernier continent dépourvu de cette technologie.

Faisons un petit retour en arrière. Dans les années 80, la SNCF souhaite redynamiser le transport ferroviaire face à l’invasion de l’aviation, c’est ainsi que le premier TGV est né. Suivront très vite les Japonais avec leur réseau Shinkansen. Dès les premiers chantiers, les français deviennent les spécialistes de la grande vitesse et s’exportent de plus en plus sur d’autres continents, tels que l’Amérique du Nord. Ce savoir reconnu profite aux entreprises de construction et d’exploitation ferroviaire. Dans le cadre de la construction de la LGV marocaine, la SNCF c’est investie dedans afin de réaliser ce projet. Elle a été suivie par ses fidèles partenaires des Lignes à Grandes Vitesses (LGV) : Colas Rail et Alstom.

Le projet, démarré en 2011, concerne la réalisation de 200 kilomètres de voies reliant les grandes villes économiques du Maroc, la réalisation de 4 gares et la mise en service de Trains à Grande Vitesse. À plus de 320 kilomètres/heure, ce TGV relie Tanger à Casablanca en 2h10 contre 4h45 précédemment. Ce projet comporte pas moins de 286 ouvrages permettant de franchir les différents éléments naturels dont les plus emblématiques sont le viaduc d’El Hachef de 3,5km ou le viaduc de Mharhar de plus de 700 mètres. Au total, ce sont plus de 67 millions de m3 qui ont été terrassés, 700 000 traverses mises en place, 1,6 millions de tonnes de ballast acheminés, et 100 aiguillages positionnés.

Le budget de ce projet s’élève à de plus de 20 Milliards de Dirhams, soit 1,8 millions d’euros. Ce projet a été financé par la France à plus de 51%, le Maroc à 28%, le reste par des fonds d’investissement des pays voisins. Ce budget se décompose en 3 grandes dépenses : l’infrastructure ferroviaire, les équipements ferroviaires et le matériel roulant. Les marchés ont été attribués à des entreprises françaises qu’il s’agisse de maîtrise d’oeuvre ou de constructeur.

Les futures échéances concernent le prolongement de la ligne à grand vitesse jusqu’à Casablanca, qui devrait être mise en service en 2020 et qui réduirait le trajet à 1h30. Par la suite le TGV marocain a pour but de conquérir les pays voisins en reliant Tripoli d’ici 2030. À plus long terme, le projet d’autoroute ferroviaire Europe/Afrique aura pour but de relier Madrid à Tanger en passant sous le détroit de Gibraltar.
